Lulu White ou le vice d’une main malicieuse…

jason cook
Source : http://www.digitalarti.com

Au premier abord, impossible de savoir qui se cache derrière cette main aux allures vivantes et espiègles sortant tout droit d’un cabaret…

« Comment sait-elle que je suis à côté ? On dirait qu’elle m’observe ?! » Et oui…la main robotique de Jason Cook a suscitée la curiosité des visiteurs, c’est le moins que l’on puisse dire. Si certains ne l’ont pas remarqué (ce qui est relativement difficile, à moins de faire semblant de ne pas la voir de peur de se faire remarquer…), la plupart des visiteurs a semblé interloqué devant cette panache rose (ou blanche), plutôt féminine et pleine de sensualité, donnant l’impression de vous séduire, ou tout simplement de vous provoquer. Puisque oui, cette menotte poilue et malléable s’articule autour de vos mouvements : lorsque vous vous déplacez ou vous baissez, elle essaie de vous attraper ou de vous toucher les cheveux. Mais comment peut-elle bien faire ?

On ne le voit peut-être pas, mais derrière tout cela se cache le papa de cette main vivace : Jason Cook. Cet artiste numérique passionné par la robotique présente son œuvre spécialement appelée « Lulu White » pour le festival Scopitone, qui s’intègre dans la série «Objet Avatar (une série d’investigations sur les capteurs appliqués au corps humain pour manipuler à distance des objets sculpturaux).
Quand on comprend l’envers du décor, on s’aperçoit que le mécanisme est assez simple : Jason (ou un médiateur formé) enfile un gant muni de capteurs de flexion qui dirigent les plumes jusqu’à 500 mètres. Une bonne raison de se faire discret pour surprendre le public encore plus ! L’artiste a voulu créer une complicité en touchant son public, ce qui est paradoxal puisqu’il se cache pour ne pas être vu…

Cette œuvre est donc à priori interactive…quand le public ne remarque pas l’artiste et son gant, il communique avec le robot comme s’il était vivant, domestiqué, avec parfois l’impression d’avoir été victime d’une caméra cachée lorsqu’il comprend le principe. Et c’est là le but recherché : donner l’impression d’interagir avec un instrument à la fois humain et robotique parvenant à être autonome.

Cette œuvre nous amène finalement à nous questionner sur le rapport entre l’humain et le robot, lequel domine, lequel est maitre de l’autre ?

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